Autisme: le cri d'une mére

ARTICLE de notre quotidien l' EST ECLAIR


 

Autisme : « Aidez-moi à sortir mon fils de Brienne »


Depuis un an, Teddy, 16 ans, est interné à l'hôpital psychiatrique de Brienne-le-Château. Sa maman appelle à l'aide pour lui trouver une structure adaptée


« Sabine a été condamnée à cinq ans de prison pour un

crime qu'elle n'a pas commis. »

Par ces mots, l'actrice Sandrine Bonnaire dénonçait en 2008

la descente aux enfers de sa sœur autiste, internée dans un

hôpital psychiatrique.

Un film choc censé éveiller les consciences. Résidant à Saint-Germain, Corinne Pierre ne jouit pas de la même aura médiatique ; elle vit pourtant une histoire aussi tragique.


Son fils Teddy a 16 ans, lui aussi est autiste.

Et comme chaque fin de week-end depuis quatorze mois, il quitte le cocon familial pour regagner les murs de Brienne-le-Château.

Une situation que sa maman ne supporte plus : « Il est enfermé 24 h/24 dans une chambre à laquelle je n'ai même pas accès.

Pire, il côtoie d'autres pensionnaires adultes dangereux, schizophrènes et alcooliques.

Je crains pour sa sécurité, il est faible, il a perdu onze kilos après son arrivée. »

Un internement survenu le 5 mars 2009 qu'elle assure n'avoir jamais cautionné. « Le médecin m'a appelé le jour de son placement, ça a été le choc. J'étais déjà venue sur place pour voir la structure, mais je n'ai jamais rien signé. »


Quelle alternative ?

Ce fut pourtant une solution de dernier recours.

Dès l'âge de 6 ans, Teddy est placé à l'institut médico-éducatif (IME) de Gai-Soleil à Troyes, mais la violence dont il fait preuve au fil des ans démontrera les limites de ces établissements.

« Ils n'en voulaient plus. C'est vrai qu'il était violent, mais cela était amplifié par sa crise d'adolescence, c'est ce que m'avait confirmé son médecin à l'époque. »

Le jeune homme multipliera par la suite les séjours dans une clinique psychiatrique aux Chartreux pendant sept mois, avant que soit finalement acté son transfert à Brienne.


Avec un dossier qui mêle les troubles autistiques aux problèmes comportementaux, Teddy risque de rester un moment en hospitalisation sans le feu vert de son médecin référent.

Sa maman se bat pour le sortir de là et le réintégrer dans un centre spécialisé, plus à même de lui offrir une prise en charge adaptée.

« Il est beaucoup moins violent aujourd'hui, les infirmières me le disent.

Mais j'ai l'impression que ça arrange tout le monde qu'il soit là.

Il n'y a sûrement plus de place ailleurs… »


Corinne a écrit au préfet et au président de la République pour trouver une alternative à l'enfermement.

Ses allers-retours à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) n'ont pas laissé entrevoir plus d'espoir.

On a coutume de dire qu'une société se juge à la manière dont elle traite ses fous.

Pour la maman de Teddy, son fils n'est pas fou. Quant à la société qui se doit d'assurer sa prise en

charge…